Roger Brown (1941-1997) presque
totalement inconnu de ce coté de l'Atlantique est une figure
importante de la scène des Chicago Imagists déjà évoquée ici
ainsi que dans le paysage artistique Californien. L'article wikipédia
est très riche et précis en informations sur sa formation, ses
influences diverses ainsi que son activité de collectionneur avide à
travers laquelle il a rempli de nombreuses maison-atelier-musée très
attachés au territoire provincial et multi-ethnique américain. Il a
développé un univers visuel assez distinct et identifiable, mais ce
n'est pas ce qui m'intéresse le plus (ce qui se fixe en une image
canonique) mais plutot les arborescences à partir de ce tronc si
c'en est un.
Tout d'abord, j'aime et ai été saisi
par sa théâtralisation de l'image picturale, qu'on peut relier à
Klee ou aux Teatrini des années 60 de Lucio Fontana. Il théâtralise
la représentation par les bords et dans l'image même qui ouvre sur
des jeux d'éclairage et de modelé très Fernand Léger/publicitaire.
Cela ouvre ensuite à des paysages stylisés assez pulp où
cohabitent divers échelles très contrastées, surtout des humains
minuscules et non singularisés/des figures non psychologiques.
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Roger Brown, Untitled, série des Theater, 1968 |
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Lucio Fontana, concetto spaziale, teatrino, 1960s (peinture à l'eau sur toile, bois laqué) 103.5 x 84.2cm |
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Cutting the rug, 1969 |
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Untitled, Theater, 1968 |
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Viewing the Auroral Drapery, 1971, Oil on canvas |
Qui ouvre ensuite sur du motif,
textile, tribal indien ou décoratif tout en étant encore de la
figuration à minima. Ca figure sur les bords mais pas au milieu. On
trouve ensuite une registre du portrait populaire, de la pancarte
publicitaire africaine qui s'accompagne de slogans et textes/typos
peintes qui fusionnent certains moments dans des paysages totémiques
sexualisés. Graphes, symboles, motifs, paysage et figures cohabitent
dans une forme syncrétique comme s'il avait construit sa propre
mythologie et tribu primitive, sans doute ce qu'il a cherché à
faire au fil des ans. A être un peuple lui-même, élaborant une
écriture plastique et stylistique du rapport à l'autre, aux style
des autres...
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Atop Stone Mountain, 1972 |
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Weather map 1971 |
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Arrangement in Blue and Gry, The Artist and His Friend Fishing 1985 |
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Crosswinds 1983 |
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Burned Hills May / October 1997 |
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Aha! Heterosexuals Fuck Too, 1991 |
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Alan-Artner, Contortionist of Irony, 1993 |
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The Writing in the Sky 1985 |
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Tourist trap, 1974 |
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Post Modern Res-erection with observation deck, 1984 |
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A Tree I Saw in Sunderland, 1980 sérigraphie |
Mais ce que j'aime surtout ce sont les
œuvres tardives et la série des Virtual Still Lifes, presque des
mausolées ou autels personnels où le tableau devient objet et
s'accompagne de céramiques qu'il collectionnait. L'oeuvre
faite/peinte fusionne avec son environnement de vie et ainsi tout
converge dans une œuvre qui thésaurise. Il déborde et contamine le
cadre, l'espace autour de la peinture, travaille la cicatrisation
entre l'oeuvre et le monde, fait culture (voir ses lignes de champs
et de semences tressées) sous des cieux inquiets (voir le lien
depuis sa page Wikipédia vers La Conchita et l'image de glissement
de terrain qui évoque fortement ses peintures) mais chargés. On peut voir son influence chez John Bankston, Melissa Brown (un lien ?), Christian Hidaka ou Hyesoo You.
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3 vues de l'intérieure de la Conchita, ci dessus avec un beau Barbara Rossi |
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Roger Brown |
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Hancock Building, 1974 |
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Jack Knife, 1973 |
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Dr. Imperial's Tree of Knowledge, oil on canvas with neon |
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Foothill Footstool, 1975 oil on found object |
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Pronghorn Diorama, 1987 |
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Diverses Oeuvres de la série des Virtual Still-Lifes |
et un dernier choix-triptique de détails qui montrent son rapport à l'échelle humaine, au paysage et à l'objet, qui dit une condition actuelle de nos vies par l'interpénétration de ces 3 catégories (portrait, paysage, nature morte), vies parmi les objets sur la scène sans limites d'un théâtre métaphysique à la De Chirico