mercredi 31 décembre 2008

Best Of 2008 - Artistes

J'adore ce jeu des listes et des bilans, pour savoir ce dont il serait bien de se souvenir et tout ce qu'on peut oublier. Vider un peu la mémoire vive avec ces choix vraiment personnel des pratiques et oeuvres qui m'auront marqué pour longtemps je pense ...

Isabelle Cornaro à la Ferme du Buisson, surtout l'installation ci-dessous :
J'ai été estomaqué par cette pièce, jaloux et reconnaissant à la fois. C'est une leçon d'anatomie de l'espace au travers de l'image d'un paysage (de Poussin je crois) lui même disséqué et réduit à la manière de ses dessins. Elle réalise le grand écart absolu : entre le squelette du dessin qui analyse et structure (l'ossature des socles et la blancheur de la céramique) ET la chair colorée, la décoration, présentée comme jeu de variantes appliquées et "couchées" sur de la matière brute et neutre, blanche. Les vases et les tapis, leurs motifs sont donc des impressions sur du blanc et du neutre. Passés de l'horizontale (sortie d'imprimante/passés sur la table d'anatomie) à la verticale. On circule donc dans un grand corps dilaté, entre os et peau, dans une chair électrisée par les rapprochements et les variations formelles produites par le montages de tout un tas d'objets et d'une iconographie du paysage. Je n'ai pas fini d'apprendre et de regarder cette oeuvre. Un grand merci !



Clément Rodzielski à l'Atelier Cardenas Bellanger

Notre jeune Matisse en herbe m'a sidéré et beaucoup amusé avec cette exposition où les cimaises basculent, deviennent des marie-louises ou des feuilles A4 en gros plan. où le trait déborde le cadre et se prolonge sur le mur pour devenir le moyen de fixer le dessin au mur. Où le scan de magasine équivaut le tirage grand format. Où il ne s'agit plus d'autre chose que de technique de jouissance du visible : non pas d'en jouir, mais de le faire jouir tel qu'il se présente, dans son corps et sa matière (papier et pigments). Où il s'agit de manipulation de formes et de couleurs aussi pauvres soit-elles. Et parce que enfin, un artiste français n'a pas peur de la couleur et des images en couleur (même si encore un peu puisqu'il faut l'hanter d'un fantome noir), à suivre donc...



Gyan Panchal à la Galerie de Gennevilliers



Des totems, une sorte d'archéologie de notre monde matériel et synthétique, mais surtout un basculement récent de la pratique de sculpteur de Gyan dans un raffinement et une jouissance de la couleur. En glissant aussi vers des objets et des matières colorées, on glisse de l'archéologie vers le culinaire, une autre sorte de cuisine molléculaire, quelque chose de plus ludique, plus tendre, plus souple et moins idéologique, encore plus surréaliste (si !) et de moins en moins minimaliste. Bref de plus en plus libre de tout discours justificatifs ...







et Julien Prévieux à la Synagogue de Delme


Tout ce que j'aime : la capacité à embrasser une grande masse d'informations, d'avoir une large vision sur l'horizon mais, au moment de s'activer, il a la capacité de savoir où attaquer : être précis, non sentimental, non idéologique sans être bête. L'exposition de maisons/cabanes de création (de la matière grise en 3D) et d'une bibliothèque d'un savoir périmé présenté comme du surgelé (l'intérieur de la Synagogue ressemble à un frigo, tout blanc!) produit une vision mélancolique du savoir humain, du désir de mettre en forme le savoir, de l'objectiver. On dirait le regard d'un être du 3eme millénaire sur notre culture récente, un regard tendre mais lucide, précis et matérialiste. Ce jeu d'un regard inscrit dans plusieurs échelles, en même temps, dans le data process ultra rapide et le souvenir au futur antérieur est assez vertigineux. Du très grand travail ! Et puis on ne dit jamais assez que l'humour, le rire aussi, est une émotion, et que l'art sait encore en procurer.

Web Graffitis 2008

Graphic design is dead, enfin !!


mardi 30 décembre 2008

MUSIQUE 2008




Pour ceux qui ne le savent pas encore j'aime la pop, la pop song imparable et la mélodie qui donne le frisson, niaise ou triste ou mégalo ou dansante : et comme les Inrocks ou tout autre magazine, voici mon palmarès de l'année :


20 CHANSONS / POP HITS en 2008

01 MGMT : kids
02 Minitel Rose : when I was punk
03 Empire of the Sun : walking on a dream
04 LMFAO : yes
05 The Black Kids : i'm not gonna teach your boyfriend how to dance
06 Vampire Weekend : a punk
07 Coldplay : viva la vida
08 British Sea Power : waving flags
09 Mirror mirror : new horizons
10 the Helio Sequence : can't say no

et en vrac :

Muffy : dope boi
Collapsing cities : seriously
Semi Finalists : make out club
Din Stalker : herr reporter
Cut Copy : feel the love
Wild Beasts : Brave Bulging Buoyant Clairvoyants
Charlift : bruises
Golden Silvers : arrows of eros
Fear Of Tigers : study hard drug school
Hercules & Love affair : blind
Violens : trance-like turn

et les albums !!

Voici mes CDs de l'année : avec en vedette MGMT, un disque qui m'a beaucoup rassuré, je me suis senti moins seul avec la conviction qu'ils ont écouté les mêmes disques que moi, et que leur généalogie n'est pas limitée à un seul genre. En cela ils sont l'antidote parfaite aux niches et aux genres classiques de la pop qui séparent musiques blanches (pop rock dance) et noires (soul RnB, funk rap), pop anglaise et rock US, musiques acoustiques à la guitare et musique électroniques. Ces deux jeunes types de Brooklyn mèlent harmonies vocales 60's (Neil Young) arrangements 70's (soft rock, supertramp), son 80's (Talking heads, hall & oates, Quincy Jones, Génésis) et des mélodies en cascades allant de la new wave de manchester (new order/happy mondays) à la cote ouest californienne (Love). Une musique super énergique, mélodieuse et sophistiquée mais aussi très sombre, une sorte de psychédélisme noir (regardez le clip de Kids).


Bref un mélange totalement assimilé d'influences multiples qui réalise le rêve des rocks critiques des 80's : le cross-over que Prince avait alors incarné et que Big Audio Dynamite avait échoué a réaliser. Ce groupe incarne un moment profond et mythologique de la culture pop du début du 21eme sièle, en héritant de 50 ans de pop musique sans être dans le revival, il faudra donc suivre leur évolution.


Du coup, il y a plein de disques chez moi qui me semblent trop uni-dimensionels et monochromes, surtout la pop indé anglaise à guitare de ma jeunesse (Smiths, Suede, Pulp) que je n'arrive plus à écouter. ... Et je dois ajouter aussi que je n'avais pas de disque de groupe US chez moi (sauf Michael Jackson et Laurie Anderson) et que j'en ai acheté 4 cette année !


MGMT : oracular spectacular, Columbia rec. 2008
VHS or Beta : bring on the comets, 2007 EMIToumani Diabate : djelika, 1995, Rykodisc Minitel Rose, the french machine, 2008The Black Kids : partie traumatic, 2008, Almost Gold rec.Compilation du label Basic Channel, 1995Dirty Space disco, 1970's compilation du label TigersushiItalians do it better (record label), compilation 2007Tristan Murail : Gondwana, désintégrations, 1989, NaiveAlain Planès : Debussy, piano seul, 2007, Harmonia MundiCoffret 3CD Trojan records, intrumentals, 1960's