lundi 23 mai 2016

Formes en l'air / Shapes in midair


Maxime Thieffine, sans titre, 2014, acrylique et collage sur papier


Formes qui flottent, ni en train de tomber, ni en train de monter, peut-être accrochées sur le fond ou loin devant le fond, saisies mais bientôt hors du cadre, explosion charnelle où l'air souffle entre les membres ...

 

Ray Yoshida, non identifié, 1971

Simon Hantai, blancs, 1973-74, acrylique sur toile, 235 x 265 cm


Wilhem de Kooning, untitled, 1984, 195,5 x 223,5 cm


Betty Woodman, wallpaper 1, 2013, céramique émaillée clouée sur le mur

Sarah Tritz, Mrs Shirley, 2012, gouache et collage sur papier


Giorgio Griffa, senza titilo, huile sur toile


Jan Van Kessel, Drawings of insects, c.1653. Oil on Copper


Eva Hesse, sans titre, encre sur papier, 1965

Joel Shapiro, Untitled, 2013 gouache sur papier

Aaron Siskind, terrors & pleasures of levitation, 1961


Maxime Thieffine, sans titre, 2015, huile sur papier


Albert Oehlen, untitled, 2012, fusain sur papier, 300 x 200 cm


Helio Oiticica, seco 12, 1957 41 x 41 cm





Richard Hamilton, hers is a lush situation, 1968






Ray Yoshida, Aha, 2000, (triptyque)


mercredi 18 mai 2016

Sandwich

Une collection d'oeuvres aperçues/découvertes récemment autour du pain et de sa texture, selon différentes formules :

1. Bien cuit

Richard Estes, Bakery, 2013

Georg Flegl, nature morte, 17e.


Lucio Fontana, il pane, 1960, céramique


2. Pain noir


Richard Artschwager, bread, 1966, 56 x 63 cm acryc on celotex in metal frame



Robert Mappelthorpe, bread 1 & 2 , 1979

3. Le complet

Dana Schutz, Sandwich in Landscape, 2010 66 x 78 cm

Stephen Shore, american surfaces series

Donald Baechler, camouflage sandwich (cross examination), 2000


4. Pain d'apparat

Hans Peter Feldman, pains

Piero Manzoni, achrome, 1962, pain plastifié, gesso


5. Pain à l'huile

Ryan McLaughlin, Treif Collage, 2012


Salvador Dali, Two Pieces of Bread Expressing the Sentiment of Love. 1940. Oil on canvas. 81.3 x 100.3 cm


Ed Ruscha, boulangerie, 1961

mardi 10 mai 2016

Barbara ROSSI

Je profite d'une exposition récente de cette artiste méconnue au New Museum à New York, exposition que je n'ai pas vue, située au RDC a coté de la cafétéria dans un espace horrible, mais bon … J'ai découvert ce travail il y a 2 ans avec la sortie de What Nerve ! ainsi qu'avec les artistes de Chicago, des Monster Roster aux Chicago Imagists et les Hairy who, dont Ed Paschke ou Peter Saul sont les plus connus. Ils on t poursuivi, contre la doxa de leur temps (minimal, conceptuel, povera, critique institutionnelle) un art de l'image, figuratif, souvent monstrueux, techniquement sophistiqué, bien plus subtil ou libre thématiquement que la figuration narrative chez nous. Ils héritaient autant de la BD underground que du pop art ou de Guston et Picabia : bref une figuration alter-native. Ils ont ouvert le chemin à Mike Kelley, Jeff Koons, George Condo ou les Simpsons, entre nombreux autres … Donc parmi ces solitaires résistants, Barbara Rossi. 


Vernon, oil & graphite on canvas
 

Son travail est fait de dessins aux lignes sinueuses et serpentines d'origine biomorphiques (sillons de visages et masses de tête) qui ouvre sur un jeu cognitif d'associations, reconnaissances, délires, une sorte d'abstraction figurative, terme qui m'est cher, immensément riche et offerte par l'expressionnisme abstrait de Gorky ou Frankenthaler (qui cherchait une autre type de figuration selon ses propres mots). Entre geste et spéculation optique puis imaginaire.

Rossi fait partie de la génération d'après l'expressionnisme, qui considère ce monde des ainés comme des données physiques et objectives, des mondes incarnés qu'il est possible de « popifier », de simplifier et styliser (comme Jean Hélion ou César Domela) comme on le ferait sur du modèle vivant ou des natures mortes, par l'observation synthétisée dans le geste et le traitement de la couleur ou lumière grâce à la trame et au motif.


Shep Step II, 1973 acrylique sur plexiglas



Wee Purr, 1972, acrylique sur plexiglas

 

Shep step, 1972, acrylique sur plexiglas


Rose Rock, 1972, acrylique sur plexiglas


Elle réalise donc soit des compositions en amas composites évoquant le portrait ou bien des scènes à la théâtralité horizontale, les deux dans la fidèle logique de Paul Klee. L'expérimentation n'est plus sur le geste (quoique) et la matière mais sur le traitement de surface, les effets de l'image imprimée  : aplat ou nuancé d'ombre plates, tramé de multiple façons et jouant des bordures. La ligne de contour, simple ou doublée d'une nuance, d'une fine trame, irradiant dans la masse par ondes. Le plus fou est ensuite le choix de colorer la ligne de cloisonnement et de produire du volume ainsi.
J'aime sa capacité à développer et à caractériser la tache sans qu'elle perde sa singularité, sans l'emmener dans une moyenne déjà vue, dans une forme générique , ce rebond entre premier geste et retour/développement dans le temps sur la matière et l'instant initial.


Beach dancing, 1977


turns, 1981


 
Crucifixions by a thread, 1983



L'imagerie plus tardive, horizontale, est vraiment singulière : devenant encore plus sophistiquée, pré-Photoshop ou pré-informatique et pourtant très archaïque (comme Memphis) allant vers le hiéroglyphe, la frise indienne ou aztèque. Elle ouvre là un théâtre de formes très mobiles, très singulier, avec son éclairage propre, ses réglages de couleurs propres, sa tradition stylistique propre et des sujets très précis autant qu'originaux mais dont les titres me semble encore en-deça de l'image même. Inventer des sujets figuratifs nouveaux n'est pas rien ! Comme le font Dana Schutz ou Yves Netzammer ou Orion Martin aujourd'hui.


Cesar Domela, 1974



Orion Martin, non identifié, 2015


On voit des acrobates devenant mobiliers, des corps allongés, hospitalisés, oscultés, endormis mais vifs, en forme. Elle met en scène l'apparition de formes dans un cadre, joue de l'oeuvre comme objet sans empêcher l'image et le corps d'advenir. Elle invente une incarnation possible par la ligne colorée. Un corps de lignes et de nœuds, tendus et tendres. Des mutants heureux dans un théâtre mental différent de celui de Chirico mais pas loin non plus  : des corps + un espace pour les accueillir et les faire habiter un monde, pas LE monde, mais UN monde. Donc un imaginaire du corps, un imaginaire où projeter notre corps autre que celui des films, de la pub et de l'art déjà existant.



 
Pursuing twins et détails, 1979


Sleepers, 1991



Soft Focus

Une série d'oeuvres que j'ai compilées depuis plusieurs mois, que j'essaie, pour moi-même d'identifier, de dénommer. Déjà, les réunir permet de se faire un accrochage virtuel, un montage, pour mieux voir ce qui s'y passe. Une sorte d'abstraction liquide ou floue, ni géométrique, ni informe ou matiériste, ni excentrique, plutôt du coté du gestuel, mais du geste, parfois lent, parfois rapide, souvent les deux en même temps. Bref ce qui se passe dans la peinture liquide, l'acrylique, qui se déploie ....


Dan Christensen, troubadour, 1988 acrylique sur toile


Friedl Dzubas, stone flower, 1961


Helen Frankenthaler, hurricane flag, 1969


Monique Prieto, on the other side, 1997, acrylique sur toile, 183 x 244 cm


Don Van Vliet, crepe white boat,


Patricia Treib, Batignolles, 2015 oil on vanvas, 182 x 137 cm


Maxime Thieffine, sans titre, 2016, huile et gesso sur toile


Dan Christensen, non identifié, 1968, acrylique sur toile

Robert de Niro Sr, still life with guitar, torso & 2 vases, 1971

Patricia Treib, pleat, 2015


Daniel Dezeuze, gaze 2


Robert Holyhead, untitled, 2015, aquarelle sur papier 21 x 15 cm


Maxime Thieffine, sans titre, 2015, huile sur gesso sur bois


Dan Christensen, sans titre, 1967


Helen Frankenthaler, bulleye

Vicente Esteban, sans titre, 1995



Robert holyhead, fold, 2015, huile, gesso et vernis sur toile, 55 x 33 cm


Duane Zaloudek, Milarepa VII, 1968, acrylic on canvas, 177,8 x 228,6 cm


Patrick Heron, janvier 1988

Helen Frankenthaler, window on santa fe, 1980


Helen Frankenthaler, vue d'atelier, 1956, Gordon Parks pour Life magazine


Katharina Grosse, sans titre, 2013


Friedl Dzubas, lotus, 1962


Monique Prieto, at the mend, 1990's


Molly Zuckerman-Hartung, yearn fun, 2012


Une abstraction alternative, sans dogme ni credo, qui est attentive à ses propres déploiements, son devenir image, mais image d'une autre définition/focale, d'un autre niveau de culture, d'un autre niveau dans la culture et le rapport au langage.