Philippe Decrauzat : suzy 1, 2005
Marilyn Minter, Glazed, 2006, peinture sur émail
Marilyn Minter : manicure, 2002, c-print
Rachel Harrison, trees for the forest, 2007
Rachel Harrison, Tiger woods, 2007
Rachel Harrison, Amerigo Vespucci, 2007
Beuys, femme, 1971, bois et clous
Marilyn Minter : manicure, 2002, c-print
Morgane Tschiember
Valérie Belin : Untitled (06011301), 2006
Sylvie Fleury, dustbin
Anish Kapoor, cloud gate
Craig Kauffman, sans titre, plexi moulé, 1968
Kimberley Clark
Armen Guerboyan
Rachel Harrison, Tiger woods, 2007
Quelques pistes et intuitions personnelles pour essayer de comprendre ce qui m'intéresse dans cet art populaire de l'ongle paint et décoré.
Un théatre de la main ! Masquer ou travestir ses doigts comme on maquille ses paupières ou ses lèvres ! la main est entrée sur la scène de la séduction au travers de l'image pornographique qui permet à tout corps (ou presque) de s'insérer dans des codes et d'accéder au jeu de la séduction ! Aujourd'hui pas une seule photo porno sans main féminine aux ongles faux, peints ou mis en scène. L'ongle n'est plus un élément donné et résiduel du corps naturel dans l'image, il doit aussi devenir objet d'une attention et donc altération esthétique, il participe du fantasme au lieu d'en être un témoin silencieux.
Bruce Conner, Untitled (Hand, Nose & Compact), 1982, photographie
La main qui tient le téléphone portable prolonge cela au niveau du bijou et d'un délire très fin 19eme siècle, entre décadence et expérimentation décorative.
Linda Benglis, night sherbert, 1969, pigmented polyurethane foam
Aurélie Brame, peinture
La question de l'échelle : un objet - écran qui concentre beaucoup d'attention et de temps de regard ! Paradoxe entre la surface réduite et l'importance de la concentration visuelle et mentale qu'elle requiert. En cela similaire au regard porté sur les miniatures persanes ou les vignettes miniatures de menus d'ordinateurs.
L'impératif d'abstraction ! La surface est trop petite pour représenter quelque chose ! Donc réduction de l'image sur l'ongle à des motifs qui joueront avec le reste de l'environnement immédiat, c'est à dire : le maquillage, les bijoux et les vêtements.
Robots in Disguise
John Armelder, everything
Jeux du miroitant, du glossy, et de l'épaisseur de la surface, qui sont des questions picturales classiques.
Lubin Bauguin, nature morteCarl André @ Yvon lambert, 2008
Adrian Schiess
Un jeu de surfaces, de strates, de support (recouvert, visible en partie, translucide), de socle (le doigt comme socle de l'ongle peint)
Jim Lambie, bam bam, 2004
Monstruosité du doigt coupé mais si proche de la délicatesse et de l'application ! On voit dans les images des sites dédiés aux praticiennes et amatrices de maquillage des ongles (nail art), on voit donc disais-je, une vision réaliste du corps; un corps qui s'expose comme matière (les doigts coupés par le cadre et boudinnés, des doigts réels et non plublicitaires), et qui expose aussi son fantasme, la vision que son propriétaire en a ou voudrait en avoir. Montage psychique et anatomique très fort sur une si petite surface hyper-compacte et donc rayonnante d'énergie.
Rachel Harrison, Amerigo Vespucci, 2007
Hans Bellmer, dessin
Une fonction rituelle et magique de capturer le mâle, comme le plumage des oiseaux qui sert à signaler sa présence, à attirer le partenaire. Comme chez Julian Opie, la peinture, l'application de pigment sur une surface à une fonction environnementale, de se faire remarquer dans un tissu très dense de signes et de mouvements : la ville.
Beuys, femme, 1971, bois et clous
Will Cotton, ice cream cavern, 2003
De l'humour, du jeu et un défi au goût qui me poussent à penser que André Breton, Max Ernst ou Picabia seraient fan de cet pratique. Dans un monde où les artistes sauraient franchir les barrages des classes sociales et où ils sauraient transgresser le classement des corps en zones de contact étanches entre elles, et bien cette pratique aurait des répercussions sur l'art.
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