Un post rapide sur mon tube de l'été. Stay Positive par Stay+, anciennement baptisés Christian AIDS, mais renommés suite a des problèmes avec l'association chrétienne Christian Aid. Un groupe/projet/duo (?) anglais. Une basse synthétique ramenée au premier plan qui fait office de mélodie, des sonorités mouelleuses et métalliques (Underworld était les maitres d'un son hybrique entre techno dure et les glissements plus soft de la trance). Ca dessine un imaginaire souterrain de tuyaux et de ruines industrielles (cf. le clip de Prodigy no good), des usines vides des parents désormais au chomage dans ce nord de l'Angleterre : ainsi célébrées et exorcisées. Le tempo tendu, nerveux, méchant est contrebalancé par les voix lointaines qui flottent sur des synthés mélangés à des éclats de cymbales indistincts. Le fil risque de se perdre dans des réverb ambient et silencieuse mais embraye sur un mode boom-boom classique néanmoins hanté par des choeurs de doo-wop à la tim burton. Le refrain est bati sur un riff synthétique strident (qui me rappelle Altern 8 ou LA Style) mais légèrement poli et flouté. Stay+ dessine un paysage sonore panoramique, mental, physique, techno-punk (avec le coté rétro de ce terme), paranoïaque et enveloppant.
L'apparition finale du morceau de Robin S "Show me love" (tube des clubs et radio en 1993) est une vraie trouvaille : elle suggère que le titre que nous venons d'entendre (de Stay +) n'est que ce qui résonnait dans la tête de quelqu'un qui écoutait ce titre là en club en 1993. On remarque alors rétrospectivement que Stay Positive reprends certains patterns rythmiques et ondes sonores de ce titre. Il s'agit donc d'un document sonore et d'une perception subjective d'autre chose. C'est une sorte de statement méta-club, post dance music assez asticieux, sans sacrifier le coté dansant.
Néanmoins, ils produisent un son véritablement actuel, impossible jadis, qui bénéficie des façons de construire et de superposer les tempos et intensités du dubstep autant que d'une dramatisation du son (les effets surround et panoramiques) dus aux ambiences pré-settés des logiciels de mixage. Au point de vue de la personnalité du groupe, ils jouent avec l'imagerie de l'émeute, d'une britishness sombre et non-working class et du document recyclé, d'un anonymat propre à la culture club des 90s et d'un mystère crypté/cagoulé comme WuLyf. L'acid sans l'euphorie.
On est là devant une sorte d'équivalent anglais a la witch house (oOooOo, Balam Acab, Rabe rainbow, Salem) ou au rnb psychédélique actuel (How to dress well, The Weeknd) mais adapté à l'univers club/dance culture/rave music : explorant des intuitions jamais creusés alors dans la diva house ou le ballearic, le shoegaze (Slowdive), le trip hop (les premiers Massive Attack) la trance (Fluke), la stadium house (KLF), et l'europop pour les tordre, les gonfler, les étirer, les saturer et les habiter plus profondément. Un beau programme pour la pop à venir donc ...
Leur premier EP réunit scum, fever, stay positive et young luv
Une suite d'Arabesques, rencontrés récemment et conjointement au travail en atelier. Arabesques, faute d'un meilleur terme. Je précise : plutot ce qui dans le plan se tord, vrille et semble en sortir ou en sort réellement : débordement par lignes et nerfs ce qui va de pair avec un creusement, une aération et la pénétration des vides dans la structure...
Christian Hidaka, small balancing rock 2, 2010 , huile sur toile, 61 x 50 cm
André Masson, extase, 1938
Bernard Pagès, la rayonnante, 1989, Cornières déformées,
métal éclaté, soudé et peint, 220x 190 x 13 cm
Otto Muehl, Untitled, 1961, bois, peinture, tissu, corde sur carton
Kaspar Muller & Tobias Madisson, bora bora structure LA, 2011,
cordes d'escalade, bamboo et caoutchou, métal
Sigmar Polke, Langeweileschleife, 1969, adhésif sur le mur
Matthew Mc Caslin , dixie Li
Etienne-Jules Marey, études de fluides, mouvements de l'air, fin 19e
Man Ray, femme, 1920
Claes Oldenburg, giant soft fan, 1966-67
Inconnu, Hercule & l'Hydre, entre 1540 et 1560, Bronze, Louvre
Frank Stella, de la série lattice variations, 2008
Eva Hesse, Top Shot, 1965, cable métallique, cable électrique, métal, peinture
Tobias Madison, drawing, 2010
Gyo FUMON, kesho (toilette), 1918, fer, H30,7 cm
Cesar Domela, relief 137, 1971 (photo N&B, oeuvre en couleur)